Débat d'idées

Bernard Stiegler et la société automatique

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A l’occasion de la sortie de La Società automatica , Meltemi, 2019, traduction italienne de La Société automatique 1. L’avenir du travail , Fayard, 2015

Bernard Stiegler, écrivain et Pierfrancesco Romano, rédacteur en chef de Internazionale.


L’automatisation intégrée est le principal résultat de ce que l’on appelle « l’économie des données ». Organisant des boucles de rétroactions à la vitesse de la lumière (à travers les réseaux sociaux, objets communicants, puces RFID, capteurs, actionneurs, calcul intensif sur données massives appelées big data, smart cities et robots en tous genres) entre consommation, marketing, production, logistique et distribution, la réticulation généralisée conduit à une régression drastique de l’emploi dans tous les secteurs – de l’avocat au chauffeur routier, du médecin au manutentionnaire – et dans tous les pays.

L’automatisation intégrale et généralisée fut anticipée de longue date – notamment par Karl Marx en 1857, par John Maynard Keynes en 1930, par Norbert Wiener et Georges Friedmann en 1950, et par Georges Elgozy en 1967. Tous ces penseurs y voyaient la nécessité d’un changement économique, politique et culturel radical. Le temps de ce changement est venu.


Organisé par : Luisa Ciffolilli et Chiara Nielsen, Festival Internazionale Ferrara, Clarissa Greta Gibella, Meltemi Edizioni, avec le soutien de l’Institut français Italia


  • Bernard Stiegler est un des plus grands philosophes français de la pensée contemporaine. Sa réflexion se concentre sur le temps présent et les transformations sociales, politiques, économiques et psychologiques issues du développement technologique (Dans la disruption : Comment ne pas devenir fou ?, Les liens qui libèrent éditions, 2016). Fondateur du groupe de recherche Ars industrialis, il dirige depuis 2006 l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou à Paris. Parmi ses livres publiés en Italie : Ecografie della televisione (Raffaello Cortina Editore, 1997), Platone digitale. Per una filosofia della rete (Mimesis, 2015).