Résidence 2024

Sven Keromnes

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Sven Keromnes est originaire de Nancy et titulaire d’un master d’études germaniques à l’ENS de Lyon. Son domaine de recherche se situe au croisement entre littérature contemporaine germanophone, multilingue et approche philosophique du texte. Dans ses travaux, il est notamment question d’étudier l’expérience intersubjective de la voix à l’aune des œuvres de Yoko Tawada, qui développe une écriture poétique où le regard occidental est remis en question. Cette année, il effectue un complément de formation en traductologie au Centre de Traduction Littéraire (CTL) à Lausanne, tout en préparant un projet de doctorat.

Parallèlement à ses activités de chercheur, il s’est tourné plus récemment vers la pratique de la traduction littéraire. Dans le cadre du programme franco-allemand pour jeunes traducteur.ices « Georges-Arthur Goldschmidt » (promotion 2023), il s’est penché sur l’œuvre de la poétesse Barbara Köhler Niemands Frau (« La Femme de Personne », 2007), une réécriture arborescente et polyphonique de l’Odyssée d’Homère. Ses pratiques musicales (piano jazz, guitare folk, percussions et chant) viennent également nourrir ce travail.

La résidence sera l’occasion d’approfondir la réflexion sur son actuel projet de traduction. Il s’agit d’une réécriture de l’Odyssée, par la poétesse allemande Barbara Köhler, intitulée Niemands Frau (Suhrkamp, 2007 ; « La Femme de Personne »),  où la place des personnages féminins dans l’épopée est interrogée sur le mode d’un tumulte textuel équivoque. C’est un ouvrage intermédial, dans la mesure où il fut accompagné, lors de sa publication, d’un CD sur lequel on peut entendre l’interprétation vocale, par Barbara Köhler, de certains passages. Le sous-titre de l’ouvrage lui-même met déjà sur cette piste : il s’agit de « chants » (« Gesänge »), ce qui inscrit cette odyssée hypermoderne aussi, entre autres, dans le sillage de l’Enfer de Dante. 

Période de résidence : 5 février - 5 mars 
La résidence bénéficie du soutien de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ).

Credit photo Mathilde Segonds