ALFA CASTALDI «Parigi 59|60|88»
Vernissage vendredi 17 novembre 18h - 20h30
Expo organisée par Maria Savarese
en collaboration avec Archivio Alfa Castaldi & Fondazione Mannajuolo
L’Institut français Napoli a le plaisir de présenter l’exposition consacrée à Alfa Castaldi, Parigi 59|60|88, organisée par Maria Savarese et réalisée en collaboration avec la Fondazione Mannajuolo et l’Archivio Alfa Castaldi, qui, depuis des années, répertorie, archive, conserve et gère méticuleusement l’œuvre du photographe milanais, composée de plus de 12 000 images.
Alfa Castaldi a été un acteur clé et une référence de la photographie italienne des années 1950 jusqu’à sa mort en décembre 1995.
Né à Milan, élève préféré de Roberto Longhi à Florence, Alfa abandonne l’idée d’un engagement dans l’histoire de l’art au début des années 1950 pour se lancer dans la photographie.
De retour dans la capitale lombarde, il commence à fréquenter, de 1954 à 1961, le Jamaica bar du quartier de Brera, véritable club d’intellectuels, de peintres, d’écrivains et de journalistes. Il documente la renaissance de la vie culturelle italienne, les nouvelles formes d’expression picturale, les écrivains, le journalisme et se consacre au reportage: Italie du Sud, Paris, Algérie, Londres.
Il collabore à plusieurs hebdomadaires et mensuels, dont «L’Illustrazione Italiana», dirigé à l’époque par Livio Garzanti et plus tard par Pietro Bianchi, «Settimo Giorno», dont Guido Rocca est le rédacteur en chef, et, occasionnellement, «Oggi» et «Le Ore». Il réalise des reportages sociaux et culturels en Italie et à l’étranger, notamment pour les deux premiers magazines, sur Paris, la colonisation française en Algérie, Londres, les manifestations antinucléaires en Angleterre, l’Europe du Nord, l’architecture de Le Corbusier en France.
En 1958, il rencontre Anna Piaggi, alors collaboratrice de la revue «Annabella» avec laquelle il entamera une relation de travail et de vie ininterrompue, l’épousant en 1962.
À la fin des années 1960, Alfa ouvre son premier studio photographique à Milan où, suivant le fil constant de ses multiples intérêts et curiosités, il se consacre à la photographie de mode, entamant une importante collaboration avec «Vogue Italia» et, en général, avec tous les magazines du groupe Condè Nast, tout en maintenant un «regard» attentif sur les reportages d’actualité, alternant la mode avec des collaborations avec des hebdomadaires tels que «Panorama» et «Espresso».
La photographie d’Alfa Castaldi est une photographie cultivée: il était avant tout un intellectuel, un homme de culture aux intérêts multiples, un érudit qui avait une idée de projet très précise avant de commencer à photographier, se positionnant ainsi comme un outsider dans le panorama photographique italien. Avec une capacité extraordinaire, il a évolué sur de nombreux fronts: du reportage à la mode, de la nature morte, avec le développement d’une technique «fotocubiste» et l’expérimentation technique de ses «polaroïds entrelacés», aux portraits spécifiques, aux photos de graffitis parisiens dans les années 1980, puis aux nus, aux photos de rue, aux villes.
Les photographies de cette exposition ont été prises par Castaldi lors de plusieurs voyages à Paris en 1959, 1960 et 1988 et doivent être considérées comme son hommage à une ville qu’il aimait profondément.
Chaque mur de la salle d’exposition est consacré à un groupe spécifique : les images des Quais de la Seine ont été prises en 1959 à partir d’un Bateau Mouche naviguant sur le fleuve et publiées plus tard dans le magazine «Imago», un portfolio destiné aux photographes et aux designers des années 1950 et 1960.
Celles de la même période, prises dans les rues de la ville, sont animées par d’extraordinaires portraits de personnes rencontrées en train de flâner, ou assises dans des bistrots, ou regardant les vitrines des magasins de mode, jusqu’à un cliché poétique représentant les jeunes Alfa et Anna Piaggi.
Celles de Pochoirs de Rue de 1988, en couleur et en noir et blanc, font partie d’une vaste documentation, véritable reportage culturel, sur le phénomène des Pochoirs, parmi les premières manifestations du «street art» dans la capitale française.
edité par Maria Savarese